Du 1er février au 12 mars 2022 pal project présente «Paragone» la première exposition individuelle de Mateo Revillo en France.
Entre la peinture et l’architecture, ces oeuvres ébauchent une volonté d’image infinie. A partir d’une unité et sa décomposition en fragments par la suite dépliés, il est question de trace et de morcellement. Ce sont des compositions faites non seulement de formes et de couleurs, mais de temps et d’espace comme infinis.
Dans la continuité de ce travail se présente un renouveau. Ses peintures ont évolué à la manière des “azulejos” - ces tuiles céramiques du monde méditerranéen-, soutenant le même défi, car chaque tuile est une image qui se répète sur son propre bord, créant un potentiel infini par la répétition d’une unité. Par cette nouvelle manière, chaque pièce fonctionne comme un système d’azulejos à lui seul: Chaque pièce se replie au centre de sa composition.
Le Mihrab de la Grande Mosquée de Kairouan, le temple le plus ancien du Maghreb musulman - et la maison de Pilate de Séville, comme deux bornes historiques, deux modes de composer, y sont référés. À Kairouan, un ensemble de tuiles porté depuis Irak compose le Mihrab. Chaque tuile présente un motif géométrique distinct; ensemble, elles composent le mur sans se toucher, laissant des vides entre elles, autour de l’arc du Mihrab. À Séville, de grands pans de tuiles composent l’ensemble de l’espace en concatenation contiguë, des tableaux emplissant la totalité de l’espace, partagés entre répétition et variation; une grammaire baroque y est inconsciemment suggérée. Bien sûr, on trouve ces pans ailleurs aussi, mais leur intégration avec l’architecture gothique et renaissance est unique.
Ce patrimoine méditerranéen suggère non seulement un temps infini mais un temps fait d’aller-retours, un espace de constructions et destructions, déplacements, dérives, nouveaux agencements.